Le lancement du premier bus électrique SAFRA équipé d’un système hydrogène Michelin/Symbio démontre la possibilité d’une offre 100% française sur ce type de véhicule. A l’heure où leur développement apparaît comme un enjeu tant environnemental qu’économique, ce lancement est une réussite majeure, fruit d’une très bonne collaboration entre les deux acteurs.
30 minutes de recharge pour 300 km d’autonomie
Le constructeur d’autobus SAFRA et l’équipementier en systèmes hydrogène SYMBIO, filiale du groupe MICHELIN, annoncent aujourd’hui le lancement du Businova hydrogène (cf. fiche technique en annexe), un bus électrique hydrogène 100% français qui réussit à concilier deux bénéfices clefs pour les utilisateurs : une conduite zéro-émission et un grand confort d’usage – le Businova hydrogène s’adapte à toutes les conditions météorologiques, il est aussi performant qu’un bus diesel en termes de capacité, d’accélération et de disponibilité, peut parcourir plus de 300 km par jour, et se recharge en moins de 30mn (contre plusieurs heures pour un bus à batterie seule). Les coûts d’investissements et d’exploitations des stations hydrogène associés, enfin, sont limités, puisque ce bus hydrogène peut se ravitailler auprès d’installations de moyenne capacité (inférieure à 80 kg/jour).
De telles performances sont le fruit d’une combinaison étudiée de choix techniques. Au niveau de l’architecture du Businova, d’abord : le châssis bi-modulaire très ingénieux du véhicule et sa structure autoportante apportent une souplesse et une capacité d’adaptation quasi illimitée. Sa chaîne de traction électrique est constituée d’un moteur de 250 kW. SAFRA et MICHELIN/SYMBIO ont par ailleurs fait le choix d’une hybridation intelligente entre une pile à combustible d’une puissance de 30kW (application du module H2Motiv L – voir annexe) et un pack batterie de 132 kWh (on parle de “mid-power”). Ceci permet de réduire l’hydrogène embarqué par rapport à une solution “Full power” (petite batterie/grosse pile), avec un impact sur le temps de remplissage et la possibilité de se charger à des stations de moyenne capacité.
La collaboration des équipes au cœur du succès
La parfaite collaboration entre les équipes de SAFRA et celles de MICHELIN/SYMBIO est aussi pour beaucoup dans la réussite du projet. Elles ont en effet travaillé ensemble sur les étapes clefs du développement :
- L’intégration à la chaîne électrique globale du bus: un travail d’intégration important a été réalisé pour obtenir un poids réduit de la pile et un volume très compact, ce qui a facilité l’intégration dans le véhicule.
- L’optimisation de l’hybridation pile à hydrogène/batterie.
- La sécurité de fonctionnement : les équipes ont travaillé de concert pour s’assurer du respect des règlementations en vigueur
- Les phases d’homologation – l’implications des différents fournisseurs et le travail conjoint des équipes ont considérablement réduit le temps d’homologation.
Au final le temps de développement a été très court (moins de 2 ans), ce qui conforte les perspectives annoncées pour la France dans le plan de déploiement de l’hydrogène.
La réponse à un enjeu tant environnemental qu’économique
Le lancement du Businova s’inscrit en droite ligne avec les engagements pris par la France en matière de réduction des émissions de CO2 et de particules fines (le véhicule est “zéro-émission”). Le déploiement de bus hydrogène est d’ailleurs prévu dans le cadre du Plan National Hydrogène, lancé en juin 2018, dont l’objectif est d’accélérer la transition énergétique française (l’ambition est de mettre sur la route 800 véhicules lourds à horizon 2023, dont des bus, puis entre 800 et 2000 d’ici à 2028). A ce titre l’AFHYPAC, qui rassemble les acteurs français du secteur, a lancé un “Plan 1000 bus”. Il faut dire qu’un bus diesel (consommant 45 l aux 100 km) émet du CO2 et des particules fines, dont les effets sur la santé et la planète sont désastreux. Le bus hydrogène, lui, ne rejette que de l’eau.
Au-delà, la production de bus hydrogène 100% français apparaît comme un véritable enjeu de compétitivité industrielle. A l’heure où la Chine prévoit que près de 20 000 véhicules hydrogène produits localement seront en circulation dans la pays dès 2020 – les bus en tête – , et un million en 2030, la France et l’Europe ont en effet encore une chance de s’affirmer sur la scène mondiale et de faire en sorte que la mobilité hydrogène crée de l’emploi dans le pays.
En France, et après la livraison des 6 Businova hydrogène pour l’agglomération d’Artois-Gohelle, SAFRA prévoit de livrer 5 véhicules hydrogène à BE Green, ainsi qu’un premier au Mans.