Emmanuelle Saux
Les clés pour bâtir un écosystème - Partie 4/4
4. MAINTENIR SA FLOTTE DE BUS HYDROGÈNE
Comme tout autre véhicule de mobilité urbaine, l’autobus full hydrogène doit faire l’objet d’opérations de maintenance, qu’elles soient préventives ou correctives. La base du véhicule en ce qui concerne le châssis, le freinage, le réseau d’air comprimé et électrique, les systèmes de portes, et de nombreux composants, est en tout point identique à ce qui est connu par la profession et maintenu dans des ateliers classiques que l’on retrouve chez les opérateurs de transport en commun. Mais sur certains composants, spécifiques à l’hydrogène comme la pile à combustible ou la batterie, des opérations de maintenance sont réalisées par des professionnels afin d’assurer non seulement l’état du véhicule mais également sa sécurité.
La grande majorité des contrôles et des entretiens des véhicules hydrogènes sont réalisés directement par les opérateurs de transport.
Ces informations sont issues des supports d’H2Team qui propose l’accompagnement dans toutes ces démarches règlementaires et sécuritaires ainsi que les préconisations techniques et organisationnelles citées précédemment
Une formation habituelle à la découverte et maintenance du véhicule permet au personnel d’atelier de les intégrer en parc et d’en gérer la maintenance afin d’optimiser fiabilité et disponibilité du matériel.
La spécificité liée au vecteur énergétique hydrogène se retrouve bien sûr au niveau des réservoirs H2, pile à combustible, batteries et moteurs électriques.
Pour les batteries, quelle que soit leur technologie, elles ne nécessitent pas d’entretien particulier. Seul un monitoring ponctuel de leur état de santé (le fameux SOH), permet de vérifier qu’elles vieillissent de façon uniforme au niveau des cellules. Sur un véhicule hydrogène, leur vieillissement est calendaire et très peu lié aux profondeurs de décharge (le DOD¹), puisqu’elles ne sont que très peu sollicitées, seulement en réservoir tampon d’énergie pour restituer des kW complémentaires lors d’appels de puissance important (accélération par exemple) et également récupérer de l’énergie générée par le moteur électrique lors des phases de freinage et décélération.
Pas d’entretien particulier en ce qui concerne également les réservoirs d’hydrogène (les tanks), qui ont une durée de vie supérieure à celle des véhicules, mais nécessitent cependant un contrôle de leur vieillissement, dans l’esprit de ce qui est réalisé sur les véhicules GNV avec le contrôle CID.
En ce qui concerne la pile et le circuit de distribution hydrogène, il s’agit de contrôles calendaires ou horaires en fonction de l’utilisation des véhicules. L’objectif est principalement de contrôler visuellement l’état des canalisations, de valider le bon fonctionnement des capteurs de sécurité (pression, fuite, température), niveau liquide de refroidissement et cartouche ionisante, des éléments filtrants. Ces opérations peuvent être réalisés par l’opérateur après formation ou bien par le fournisseur de la pile à combustible pendant la période de garantie par exemple.
(¹) La profondeur de décharge (DOD), exprimé en %, est le rapport entre la capacité déjà déchargée et la capacité nominale de l’accumulateur. C’est à dire l’énergie consommée dans la batterie. L’état de charge (SOC), exprimé en %, est le rapport entre la capacité résiduelle et la capacité nominale de l’accumulateur. C’est à dire l’énergie restant dans la batterie. La somme des valeurs de SOC et DOD donne toujours 100%.
Comme pour les autres véhicules de transport urbain, la maintenance peut être réalisée par l’opérateur des véhicules, ou bien sous différentes formes d’accompagnement et répartition des tâches avec le constructeur du véhicule et celui de la PAC.
Des contrats de type full maintenance ou sur-mesure, peuvent être établis, permettant à l’opérateur d’avoir une parfaite maîtrise financière de ses coûts de maintenance dans la durée, ce qui est souvent constaté lors du lancement d’une nouvelle filière énergétique.
De la même façon, les durées de garantie des véhicules et des différents composants peuvent-êtres adaptées afin d’être en phase avec les politiques de maintenance de chaque opérateur.
SAFRA dispose de ses propres équipes d’intervention, flying docteur pour des accompagnements à l’expertise et au diagnostic, et développe cette année son réseau de support après-vente avec un partenaire national afin d’être au plus proche de ses clients et rendre les véhicules toujours plus disponibles.
[DOSSIER EN 4 PARTIES] - Les clés pour bâtir un écosystème
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